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matriarcat

peuvent être laissés à la mère pour qu’elle en garde complètement la charge et la direction, sans que le père se croie tenu de la respecter et de la traiter en égale : elle est génitrice, nourrice, servante, mais lui reste absolument le maître.

N° 34. Pays des « Amazones ».
D’après Coudreau, ce sont les femmes uaupés qui ont donné lieu à la légende de laquelle le grand fleuve de l’Amérique du Sud tire son nom.

Le matriarcat proprement dit, impliquant déjà un certain raffinement de mœurs, est de beaucoup supérieur aux âges de la force brutale et de la promiscuité, s’ils existèrent jamais, de même qu’à la période de la propriété possédée en commun par tous les ayants droit d’un groupe familial. Même à l’époque où la horde traînait avec elle tout le troupeau des enfants, ceux-ci devaient naturellement se grouper