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l’homme et la terre. — phénicie

des îles et du littoral syrien. Quant aux langues de terre du sud-ouest de la Péninsule, elles constituent, au point de vue de la géographie physique, un ensemble à peine différent de celui des îles voisines pour les facilités de la navigation et pour celles de la défense contre les agresseurs venus du continent. Aussi étaient-elles peuplées de pirates, les Cariens, que l’on vit apparaître aux lieux les plus éloignés et dans les

D’après A.-H. Sayce.
bas-relief hétéen de karabel (Voir page 26)
Décrit par Hérodote et attribué par tradition à Sésostris.
pays de langues les plus diverses comme pillards, marchands ou colons.

De l’autre côté de la péninsule Anatolienne, sur le rivage du nord, l’étroit versant désigné autrefois tout spécialement comme le « Pont » — Pontos —,

c’est-à-dire le littoral maritime par excellence, est, en effet, si bien limité au sud par les arêtes de ses montagnes que son histoire le relie intimement aux autres bords de la mer Noire, jusqu’au


pays des Scythes et, par delà les détroits de la Propontide, jusqu’aux presqu’îles et aux îles lointaines de la mer Egée. Ainsi les marchands de Milet, le port de la vallée du Méandre, avaient semé de leurs comptoirs les rives du Pont-Euxin jusqu’à Trébizonde (Trapezonte) et Dioscurias d’un côté, de l’autre jusqu’à Olbia et à travers le Bosphore kimmérien jusqu’à la bouche du Tanaïs : Herakleia, Sinope, Amisos, Kerasonte, Istros, Phanagoria sont des villes fondées par les Grecs. L’empire de Mithridate, qui se composait de bandes riveraines de territoire se développant sur une grande partie du pourtour de la mer Euxine, témoigne aussi de l’interdé-