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morcellement politique

l’oiseau du ciel. L’existence de la végétation spontanée étant la condition première de la vie pour les animaux supérieurs et pour l’homme, celui-ci se trouve banni complètement de certains déserts au sable mobile, trop larges et trop pénibles à traverser pour qu’il puisse emporter la nourriture en suffisance ; s’il se hasarde en d’autres solitudes, ramifiées comme des détroits entre les massifs habitables, il ne fait point sa demeure dans ces « pays de la soif ». Il n’y peut séjourner d’une manière durable, en transportant d’ailleurs souvent sa tente d’un point d’eau vers un autre point d’eau, que dans la partie de la région où l’on voit jaillir çà et là quelque fontaine, où des mares reçoivent assez d’eau de pluie pour qu’elles ne tarissent pas aussitôt, où l’on trouve un peu du précieux liquide en creusant le fond des ouadi, et où les bestiaux broutent un rare gazon dans les cuvettes humides.

N° 124. Territoire d’Oman.

En pareilles contrées, l’homme ne vivra qu’en familles peu nombreuses et son genre de vie sera nettement déterminé par le milieu. Il faut absolument qu’il s’y accommode ou qu’il meure. Les conditions