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l’homme et la terre. — palestine

de l’ambiance sont tellement impérieuses en ces contrées que l’on peut en conclure à une identité presque complète de mœurs et de coutumes entre les Bédouins de nos jours et les Amalécites ou Agarènes qui vivaient trois mille années avant nous : c’est par l’observation directe des nomades actuels que l’on peut décrire ceux qui rôdaient autour des caravanes de marchands entre Babylone et Palmyre ou tel autre marché de la Syrie antique vers laquelle convergeaient les pistes du désert ; seulement ils ont fait une grande conquête depuis cette époque, puisqu’ils possèdent maintenant le cheval et même une de ses plus nobles races, élevée par eux avec un soin jaloux. Mais, piéton ou cavalier, le « fils de la Tente » n’a que peu changé son genre de vie, car le désert a gardé autour de lui sa majestueuse grandeur et son aridité.

Cl. Bonfils.

temple du soleil à palmyre, époque romaine

En premier lieu, le Bédouin doit toujours avoir pratiqué la sobriété, l’art de souffrir sans se plaindre la faim et la soif ; la nature lui