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l’homme et la terre. — phénicie

sur le littoral péninsulaire, des déplacements de peuples s’accomplirent souvent des côtes sarmates — c’est-à-dire de la Russie actuelle — vers celles de la Thrace et de la Bithynie, puis, de proche en proche, le long des montagnes du Pont jusqu’au pied du Caucase.

D’après A.-H. Sayce.

bas-relief hétéen a keller, près d’aïntab


Ainsi les Kimmériens, de même origine que les Thraces d’Europe, pénétrèrent fréquemment dans l’Asie en franchissant le Bosphore et se répandirent tout le long de la côte ; à l’ouest, où la chaîne bordière est interrompue, ils envahirent aussi l’intérieur de la contrée et donnèrent naissance aux populations phrygiennes. Cette invasion des Thraces, tantôt guerrière, tantôt pacifique, est un fait sur lequel les témoignages des anciens et les recherches des savants modernes s’accordent parfaitement[1].

Dans la partie antérieure de la presqu’île, sur les rivages de la mer Egée, on constate aussi une poussée ethnique dans la direction

  1. François Lenormant, Les Origines de l’Histoire, tome II, p. 366.