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l’homme et la terre. — libye, éthiopie

l’Inyanga, qui se succèdent entre 1 000 et 1 500 mètres d’altitude vers les sources de la Ruenya, affluent méridional du Zambèze, sont en grande partie complètement désertes, et cependant on y rencontre partout des escaliers de terrasses anciennement cultivées, des murs d’enclos, des aqueducs, des citadelles, des restes de fourneaux et de forges : le pays était un jardin aménagé avec le plus grand soin.

mur d’un temple décoré


Mais une grande bataille fut livrée en cet endroit, dit la légende, et les esprits des morts mettent désormais en fuite les vivants qui osent s’aventurer sur ces terres profanées[1].

Quels qu’aient été les événements décisifs, cause de la dépopulation du pays, il est certain que parmi les restes de constructions antiques, il s’en trouve beaucoup qui témoignent d’une civilisation d’origine étrangère. La tradition raconte que les anciens constructeurs des édifices aujourd’hui ruinés furent des « hommes blancs, sachant

  1. Henry Schlichter, The Geographical Journal, 1899, p. 378.