Aller au contenu

Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
influence sabéenne ou phénicienne

Le voyageur Swan, étudiant les centaines d’édicules ou petits temples qui s’élèvent çà et là sur les éminences du pays des Ma-Chona, entre le Zambèze et le Limpopo, aurait reconnu que quelques unes de ces chapelles, construites en forme de cercle, sont disposées de manière que le soleil, dardant son premier rayon au solstice d’été, éclaire un mur au centre de l’édifice[1], selon le principe servant de base à l’orientation de
plan du temple elliptique de zimbabyeh
1. Deux monolithes en position inclinée.
2. Grosse tour conique en maçonnerie pleine.
3. Petite tour.
certains temples égyptiens, ainsi que l’affirme Norman Lockyer. H. Schlichter, tenant compte de la position inclinée d’un grand monolithe à Zimbabyeh, calcule que ces constructions s’élevèrent 3 000 ans avant nous. Le curateur du musée de Buluwayo[2] proteste d’autre part contre ces déductions astronomiques hâtives, tirées des positions réciproques des murs, portes et colonnes ; il ne semble pas, en effet, qu’elles résistent à un examen plus rigoureux des ruines et à une mesure plus scrupuleuse des angles. Il n’est même pas prouvé que les monolithes aient été utilisés comme gnomons.

Quoi qu’il en soit donc des influences particulières de l’Egypte ou de la Phénicie, affirmées par les uns, niées par les autres, et en attendant les résultats de fouilles plus complètes et d’études plus approfondies, — on estime à un dixième la proportion des ruines examinées, — on peut dire que le territoire de Sofala renferme les restes d’une civilisation se rattachant à celle de l’Asie antérieure. L’époque à

  1. Journal of the Anthropological Institute ; Revue scientifique, 1896, p. 344.
  2. B. P. Mennell, The Zimbabwe Ruins.