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l’homme et la terre. — libye, éthiopie

laquelle s’établirent les premiers exodes arabiques se perd dans la nuit des temps ; est-ce 4 000 ans avant nous ou plus, est-ce seulement 3 000, au temps de Salomon et de Iliram ? Ce qui est certain, c’est que les communications entre les deux centres avaient cessé longtemps avant
Cl. du Globus.
couloir de l’acropole à zimbabyeh
le début de l’ère chrétienne et n’ont été reprises que beaucoup plus tard.

Les immigrants du Nord ne retournaient certainement pas tous en leur pays : il en resta beaucoup dans la contrée, ils prirent femmes et fondèrent des familles de métis qui se sont graduellement mêlés avec le reste de la population, mais la race elle même s’en trouve profondément modifiée, et le type arabe, nous dit Selous, se rencontre fréquemment dans cette partie de l’Afrique méridionale. D’autre part, le croisement des hommes amena le mélange des idées, des mœurs, du génie artistique. Si les étrangers enseignèrent l’art de construire des palais et des temples, les naturels du pays les ornèrent souvent des dessins qu’ils avaient coutume de graver ou de colorier sur leurs rochers : les cercles, les losanges, les lignes parallèles, les fleurons que l’on voit sur les blocs de granit ressemblent aux motifs tracés sur les meubles des Cafres[1].

  1. Cari Mauch, Pet. Mitt, Ergänzungsheft, n° 37.