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vestiges d’anciennes civilisations

Dans cette île, la moderne Santorin, c’est au-dessous de cendres volcaniques que des débris de civilisation ont été découverts[1]. Il ressort de leur examen que les indigènes possédaient encore des instruments de pierre et connaissaient cependant l’usage du cuivre pur. Ils fabriquaient de grands vases fort grossiers en terre blanchâtre et se bâtissaient des maisons de laves, couvertes avec des poutres d’olivier sauvage.
Cl. Monatsbefte, Berlin.
cnosse (knossos), un magasin à amphores
A terre, les ouvertures d’où on les a extraites.
Peuple pastoral et agricole, ils savaient se faire aider du chien, employaient le lait de leurs troupeaux à préparer des fromages, et récoltaient l’orge, l’épeautre, le pois chiche. D’autre part, ils obtenaient par le commerce maritime quelques produits étrangers, entr’autres des vases d’argile[2].

Après la formidable éruption qui projeta en l’air le volcan de Thera, n’en laissant que les piliers en croissant, l’île se repeupla bientôt par des gens de même race que les premiers habitants, car les débris des couches postérieures à l’explosion sont identiques à ceux qu’on retrouve au-dessous. C’est au milieu de cette seconde population que s’établirent les Phéniciens, dont on retrouve quelques tombeaux.

À l’époque où la cendre incandescente se déposait sur les plus anciennes constructions connues élevées par des Grecs, la domination des mers helléniques appartenait aux insulaires de Crète, cette

  1. Fouqué, Mission scientifique à l’île de Santorin. Archives des Missions, 2e série, t. IV, 1867.
  2. Fr. Lenormant, La Légende de Cadmus, Les premières Civilisations, vol. II, pp. 344 et 345.