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phéniciens en grèce

mains des résidants du pays, ces villes leur permettaient de prélever un impôt sur le commerce ; mais trafiquants et habitants étaient trop utiles les uns aux autres pour qu’une coutume ne se soit pas établie, supérieure à la haine de l’étranger : la traversée des isthmes est une des plus antiques opérations qui ait mis les peuples en contact.

Cl. Monatshefte, Berlin.

phaestos, théatre et entrée du palais

L’origine sémitique, phénicienne ou cananéenne de la colonie que dirigea le légendaire Cadmus dans les plaines de la Béotie ne saurait être mise en doute. Qadem est « l’Orient » dans les idiomes sémitiques, et Qadmon ou Qadmoni est « l’Oriental »[1]. C’est le nom que la Bible donne aux Arabes, et probablement celui que prirent les nouveaux débarqués dans leur patrie béotique. La terreur superstitieuse qui s’attache à leur souvenir doit être tenue pour un indice de provenance étrangère. Quoique les Cadméens aient été les instituteurs des Grecs en leur apportant l’alphabet, le plus précieux des biens, ils apparaissent dans le drame comme tout particulièrement maudits par

  1. Movers, Die Phoenizier, t. I, p. 517.