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epoque de pisistrate

Arrivés à la pleine conscience de leur valeur, les Hellènes se trouvèrent donc face à face avec les Asiates. Poussés par la force des choses, par le besoin de sauvegarder leur commerce, leur industrie, leurs mines, leurs possessions et leurs alliés, n’ayant pas le moindre doute sur la
Munich.Cl. Giraudon.
archer, fronton du temple d’égine
Sculpture datant d’environ 470 avant J.-C.
supériorité de leur race, les Grecs, et notamment les Athéniens, se préparèrent au conflit, et réellement ce sont eux qui portèrent les premiers coups. Athènes s’empara de vive force des deux îles de Lemnos et d’Imbros, qui se trouvent dans les mers d’Asie et que le roi des Perses et des Mèdes considérait comme appartenant à son empire[1].

D’autre part, l’action hellénique se faisait sentir d’une manière indirecte, mais très vive, par l’influence de civilisation exercée dans toutes les contrées circonvoisines. La Thrace, la Macédoine, les pays d’où les aïeux étaient venus et que le recul causé par les invasions doriennes avait replongés dans la barbarie revenaient graduellement au monde grec. L’empire de Lydie s’était aussi à demi grécisé, et son roi le plus fameux, Crésus, fut précisément le tributaire le plus

  1. G. Grote, History of Greece, IV, p. 37.