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l’homme et la terre. — grèce

temps pour Athènes. Les dissensions intérieures, suspendues
Musée du Louvre.Cl. Giraudon.
ares grec, connu sous le nom de mars borghèse
Belle époque de la statuaire grecque.
partiellement à cause du commun danger, reprirent de nouveau quand les Perses ne furent plus à craindre. D’ailleurs, les citoyens d’Athènes n’avaient plus rien à faire qu’à discuter et la plupart du temps à discuter à vide, à se disputer. En effet, les richesses produites par le commerce et par les cotisations des alliés, perçues sous forme d’impôts, affluaient en une telle abondance que fatalement la nation tout entière en devint parasite. Aristide, qui était alors l’homme le plus influent, conseilla aux Athéniens de s’ériger collectivement en assemblée dirigeante de la Grèce ionienne et de vivre aux frais de la confédération. Il invita les campagnards à venir habiter la ville où il y aurait de quoi les entretenir en tout bien-être, ainsi que les soldats, les fonctionnaires, les employés de toute sorte. Le peuple ne se laissa persuader que trop facilement, et, d’après ce que rapporte Aristote dans sa République athénienne, la majorité de la nation — plus de vingt mille citoyens, sans compter les esclaves —, vécut du budget national. Ce parasitisme, pratiqué toujours par les vainqueurs aux dépens des vaincus, mais qui n’avait jamais pris ce caractère normal et législatif, devait amener un très grand mécontentement chez les alliés, devenus tributaires et privés de leurs constitutions propres :