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grande époque de la grèce

corps ; la chevelure ne se développait plus, également raide, en ondulations parallèles, mais flottait soulevée par l’air ; les lèvres ne s’entr’ouvraient plus en un sourire béat, la vie animait les visages ; l’expression, toujours noble, rayonnait des traits et des attitudes. Le
Cl. Girandon.
sphinx des naxiens et chapiteau ionique
fouilles de delphes, vie siècle av. j.-c.
Grec, comme artiste évocateur, était arrivé à la compréhension parfaite de sa propre nature, divinisée en Zeus et en Athéné, et savait lui donner une forme définitive d’incorruptible beauté. En même temps, la pensée se manifestait en une langue des plus riches et des plus sonores : jamais littérature ne se produisit avec plus d’abondance, de splendeur et d’éclat. Eschyle avait été l’un des combattants de la grande guerre et Pindare l’avait chantée ; Sophocle adolescent menait le chœur qui se portait au-devant des vainqueurs de Salamine et, pendant la génération qui suivit, Hérodote raconta la mémorable histoire. Et combien d’autres poètes, historiens et dramaturges, dans toutes les parties du monde grec, succédèrent à ces grands hommes en une merveilleuse lignée !

Toutefois la période de glorieuse hégémonie ne dura pas long-