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science et art rhodiens

Cypre, beaucoup plus grande que Rhodes, devait être également soumise à des influences diverses, de même qu’à de fréquentes tentatives de colonisation et de conquête, dès l’époque où la mer fut
Musée du Louvre.Cl. Giraudon.
œnochoé de rhodes
livrée aux entreprises des navigateurs. L’île, qui par sa forme s’adapte harmonieusement au golfe de Cilicie, se rattache à la fois aux deux littoraux qui lui font face. Elle appartient à l’Asie Mineure dont la séparent des eaux d’une faible profondeur relative, moins de 500 mètres, et qui profile ses chaînes de montagnes dans la même direction ; d’autre part, elle peut être admise comme faisant partie de la Syrie, puisque animaux et plantes des deux régions constituent même flore et même faune. Les naturalistes[1] en ont conclu que la pointe avancée de Cypre se continuait à la fin des âges tertiaires par un isthme de jonction avec les montagnes de l’Amanus : espèces végétales et animales se propagèrent par cette voie, de même que plus tard les hommes se transportèrent à travers le détroit.

Egalement rapprochée de deux terres très différentes par la population et les routes d’accès, l’île de Cypre devait appartenir successivement à des ères de civilisation distinctes, suivant les grandes

  1. Ungerund Kotschy, Die Insel Cypern.