Aller au contenu

Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
375
richesses de cypre

nous savons qu’aux temps des Phéniciens la côte de Hittim (Kition) — la Larnaka moderne — fournissait les bois de construction pour les flottes, et c’est dans les « cyprières et cédrières » de l’Olympe insulaire que l’on coupa les arbres dont furent construits les bateaux lancés par Alexandre sur le Tigre et l’Euphrate[1].

N° 175. Ile de Cypre.

P. Paphos (Palé-Paphos, l’ancienne Paphos), à la fondation de laquelle se rattache le nom de Kyniras le Phénicien, était le centre du culte de la Déesse maritime qui devint une Aphrodite, puis Vénus sortant de l’onde.

N. Paphos (Néa-Paphos, la nouvelle Paphos) date de l’époque grecque, c’est la ville représentée page 373.

Quoique fréquemment envahie par des conquérants et constamment visitée par des marchands pacifiques, Cypre est une terre de trop grande étendue pour que ses habitants n’aient pas réagi contre les importations de l’étranger et n’aient pas donné à leurs produits une empreinte nationale. Les Cypriotes parlaient grec, mais sous une forme spéciale que l’on dit rapprochée de l’éolien, et l’écriture dont ils se servirent, au moins pendant un millier d’années jusqu’à la période romaine, ne ressemblait point à celle de leurs frères de race en Occident. C’était un système syllabique, probablement transmis par les Hittites, et peut-être quelque peu influencé par les Assyriens,

  1. Biddulph, Proceedings, R. geographical Society, 1889.