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étrusques et toscans

anciens de constater la ressemblance réside en ce fait que, dans l’étrusque, les consonnes, et surtout les gutturales, se pressaient à l’exclusion des voyelles et donnaient au langage un son rauque et confus,
D’après G. Dennis.
panneau décoratif de la salle funéraire
représentée page 431
au point, affirme Denys d’Halicarnassë, que « l’étrusque ne ressemblait à aucune langue connue ». Nombre de théologiens, sous l’empire de cette idée, longtemps tenue pour un article de foi, que la langue primitive, celle du paradis terrestre, était le parler des Juifs, prétendirent retrouver l’hébreu dans les restes de l’ancien toscan. Le premier parmi les philologues sérieux, Passari, en 1767, essaya de démontrer l’identité d’origine entre l’étrusque et le latin, et
D’après G. Dennis.
panneau décoratif de la salle funéraire
représentée page 431
prouva, par les inscriptions bilingues, qu’il y avait une grande ressemblance dans la déclinaison des deux langues. Après lui, les savants recueillirent de décade en décade des indications nouvelles en faveur de la même thèse, désormais mise en pleine lumière par Corssen[1].

L’écriture des Etrusques, de même que celles des Grecs et des Latins avec lesquelles sa ressemblance est fort grande, est dérivée de l’alphabet phénicien, mais elle a conservé le mode oriental d’aligner les caractères de droite à gauche. On a retrouvé dans la langue rhasena beaucoup de mots empruntés au grec, preuve que

  1. Sprache der Etrusker, 1874.