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l’homme et la terre. — phénicie

tous les navires des mers de la Phénicie et de la Grèce auraient pu s’abriter des vents du sud et du sud-ouest près des sources vives de Beeroth, au pied de ses dunes de sable rouge où bruissaient les grands N° 109. Bothrys, Byblos, Beeroth.
pins. Cette ville était une de celles qui doivent vivre ou revivre quand même : les conquérants passent et la cité renaît derrière eux.

Plus importante encore, quoique bien déchue de nos jours, fut la puissante Sidon, la « Grande » par excellence, la « Mère de Tyr et d’Arvad », dit une inscription. D’abord simple pêcherie, ainsi que le dit son nom, elle dut l’importance de son rang parmi les cités mondiales à la possession d’un ensemble de ports créés comme à souhait par la nature. Au-devant de la ville et de sa plaine de jardins s’aligne une chaîne de rochers en un long rempart percé de brèches qui donnaient accès aux bassins tranquilles ménagés de chaque côté, au nord et au sud de Sidon, et communiquant l’un avec l’autre par un étroit canal. Le port septentrional, bien limité par des traînées de rocs, a l’aspect d’un havre creusé de main d’homme et se continue au nord par une rade qu’un large rocher protège contre la haute mer. Mais, dès les temps anciens, ces ports et avant-ports si bien distribués cessèrent d’avoir une profondeur suffisante, et la domi-