Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
beeroth, sydon, tyr

nation commerciale du monde méditerranéen se déplaça : à la période sidonienne succéda la période tyrienne. La « Mère » Sidon (Saïda), privée de son trafic direct, dut employer la force acquise à l’exploitation des N ° 110. Sidon, Sarepta, Tyr.
comptoirs du littoral et des marchés de l’intérieur ; elle commandita d’autres villes de travail et, de centre d’expédition, devint centre d’industrie ; d’énormes amas de coquilles recouvrant les grèves à plusieurs mètres de hauteur rappellent les anciennes teintureries de pourpre et, vers le sud, le nom de la ville côtière Sarepta ou Serafend, c’est-à-dire « Fonderie », remémore l’existence des verreries qui firent, avec les étoffes luxueuses, la gloire de l’antique Phénicie.

L’autre « fille », qui devint plus puissante et plus fameuse que Sidon ne l’avait jamais été, Tyr (Tsour, Sur), le « Rocher », était ainsi nommée des bancs émergés, pareils à celui d’Arvad, qui servirent d’abord à protéger contre les vents du large les embarcations d’une ville continentale, dite Paléo-Tyr, « Vieille Tyr », par les Grecs, mais que l’on utilisa ensuite pour y construire la cité commerçante et la mettre à l’abri des conquérants de passage. Des murs continus unirent les écueils en un long môle de trois kilomètres de longueur et, par excès de précaution, les habitants entourèrent leur ville d’un rempart