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sidon, tyr, akka, joppe

Tyr vint à son heure, quand Alexandre, construisant la chaussée d’un kilomètre qui rattache à la côte la chaîne de rochers fortifiés, fit entrer de plain-pied ses phalanges macédoniennes dans la cité et, du coup, déplaça le pivot commercial du monde.

Cl. Bonfils.

rochers et forteresse actuelle de sidon

Des havres de moindre importance, qui pendant longtemps se trouvèrent sous la dépendance immédiate de la superbe Tyr, se succèdent au sud le long de la côte : Akka, dont le pur sable blanc, parsemé de coquillages à pourpre, se prêtait le mieux à la fabrication du verre, et Joppe, la moderne Jaffa, projetant au dehors de la côte un récif calcaire, derrière lequel s’abritaient les barques des Philistins. Ces ports et quelques autres escales complétaient le cordon de cités commerçantes, agrafées comme autant de perles au littoral verdoyant qui relie l’Asie Mineure à l’Egypte et qui rattache transversalement les deux voies historiques majeures, tracées par les migrations et les expéditions de guerre, entre l’Asie centrale et les deux continents d’Europe et d’Afrique. Certes, la vie circulait puissamment le long de cet axe de com-