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l’homme et la terre. — rome

données de longitude et de latitude : c’est en effet la seule méthode scientifique, et à ce point de rue, le progrès accompli dans la détermination géographique des localités était inappréciable ; mais les
Musée du Louvre.Cl. Giraudon.
épicure et métrodore, philosophes grecs
observations précises n’ayant pas encore été faites, les notations prétendues astronomiques étaient fausses, supposées, et la carte de Ptolémée eût gagné à être dessinée uniquement d’après les itinéraires des voyageurs, avec indications des directions et des distances[1].

Tandis que les routes donnaient l’unité matérielle, l’unité politique et morale se faisait aussi par l’accession de plus en plus nombreuse des cités et des provinces aux mêmes droits que Rome. L’égalité s’établissait peu à peu dans l’empire. Pendant la période de conquête, toutes les villes, toutes les nations qui avaient accru successivement l’ensemble des possessions romaines, même celles qui ne s’étaient pas livrées à merci mais avaient reçu le titre d’alliées, restaient privées de tout droit, de toute initiative ; la protection de leurs dieux les avait abandonnées ou du moins ceux-ci étaient subordonnés à la

  1. Vivien de Saint-Martin, Étude sur la Géographie grecque et latine de l’Inde, pp. 45, 62.