Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
conquête de la palestine

l’objet de leurs vœux, la terre si féconde des côtes phéniciennes resta presque toujours au pouvoir des cités indépendantes du rivage ou bien des armées conquérantes d’Assyrie ou d’Egypte, mais peu à peu le territoire désigné par le nom de « Terres Basses » se déplaça vers les « Terres Hautes » de l’arrière-pays. Certes, il existe des sites gracieux, des vallons arrosés, des plaines d’alluvions fertiles dans ces régions de l’intérieur cananéen, mais l’ensemble de la terre occupée par les Juifs il y a trois mille ans est sinon aride, du moins parsemé de rocs, d’escarpements difficiles à féconder, et le ciel qui l’éclairé n’y déverse que rarement les pluies.

Cl. Bonfils.

maisons dans le rocher a mar-saba, près du rivage occidental de la mer rouge

Dans les chroniques de leur histoire, les Israélites s’essaient à glorifier leur triomphe sur les Cananéens, et, d’après les récits qui se trouvent dans le livre des Juges, on pourrait croire qu’ils ont tout exterminé devant eux, de l’Egypte à la Syrie et du désert à la Méditerranée. A peine quelques tribus auraient-elles été épargnées pour vivre en esclavage et remplir les bas offices auxquels ne pouvait se prêter la race élue. Mais les détails de géographie que les Israélites nous donnent eux-mêmes sur la dispersion de leurs tribus dans les