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pierres sacrées

Sans partager dans tous leurs détails les croyances des Sémites, les Grecs, professant également une foi fétichiste, éprouvaient une vénération particulière pour les amas de pierres dressées par ces Orientaux et les avaient introduites parmi leurs dieux en leur maintenant l’appellation sémitique, sous la forme hellénisée de « baïtyles » ou « bétyles ».

N° 121. Quelques Champs de bataille du cirque potamien.
(Voir chapitres I à V.)


Lorsque les marchands phéniciens débarquaient leur pacotille sur quelque plage de la Grèce, ils plantaient aussitôt à côté de leur boutique en plein vent la pierre grossière qui, les ayant protégés contre la mer, devait les défendre sur terre et leur assurer la chance : pour eux c’était la déesse Achtoreth ; pour les Grecs qui se pressaient dans le voisinage, c’était une Artémis[1].

De même que les Babyloniens, auxquels ils avaient emprunté

  1. G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’Art dans l’Antiquité, tome VII.