Aller au contenu

Page:Reclus - La Commune de Paris au jour le jour.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
journal de la commune

central, entr’autres étourderies, l’avait laissé s’en aller tranquillement). Pour cet exploit l’Assemblée a reçu le 43e avec une solennité incomparable… ;

Qu’à Lyon, les anarchistes ont proclamé la Commune et fait des manifestations demeurées sans réponse dans le reste de la France… »

Même jour, Thiers aux Préfets : « Organisez d’urgence les bataillons pour la défense de l’Assemblée. Prenez bien garde qu’ils soient armés d’un bon esprit ; faites-les partir en nous prévenant. »

26 mars : « Rien de nouveau. Lyon est tout à fait rentré dans l’ordre, grâce à l’énergie du général et du préfet, et grâce aussi au concours que la garde nationale leur a prêté. »

« À Marseille, des étrangers appuyant les anarchistes ont occasionné une émotion passagère que les forces, envoyées sur les lieux, auront bientôt réprimée.

« Toulouse essaie d’imiter ce triste exemple, mais sans force véritable.

« Sauf ces tentatives insignifiantes, la France, résolue et indignée, se serre autour du Gouvernement et de l’Assemblée nationale pour réprimer l’anarchie. Cette anarchie essaie toujours de dominer Paris.

« Un accord auquel le Gouvernement est resté étranger s’est établi entre la prétendue Commune et les Maires pour en appeler aux élections. Elles se feront probablement sans liberté et dès lors sans autorité morale… »

(Ce paragraphe est d’une importance extrême dans l’histoire du mouvement. M. Thiers ne conteste pas en principe le droit de Paris d’en appeler au suffrage universel. Thiers se réserve évidemment d’accepter le résultat des élections si les élections sont favorables au Gouvernement de Versailles ; Thiers se réserve un prétexte pour le contester, car ces élections se feront probablement sans liberté. Or, malgré l’excitation antérieure des esprits, l’élection du 26 mars s’est faite avec une liberté entière. Donc l’élection qui avait autorité légale a autorité morale.)

« Que le pays, ajoute M. Thiers ait confiance. L’ordre sera rétabli à Paris comme ailleurs. »