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JOURNAL DE LA COMMUNE

Paris, 20 mars 1871.


Préparé de longue main par M. Thiers et ses complices, le coup d’État qu’on sentait confusément avancer dans l’ombre a enfin éclaté et avorté.

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On a trouvé dans les Ministères des télégrammes échangés entre Thiers et Favre, entre le Ministre de la guerre et le Préfet de police, entre l’honorable Jules Favre et l’honorable Jules Ferry. Nous en donnons quelques extraits. D’abord la série Thiers à Jules Favre qui, malheureusement, ne s’étend que du 4 au 6 mars… : « Je vous expédie le Général de Paladines… et trois divisions représentant 30 000 hommes sont en marche. Mais les troupes, même en chemin de fer, ne peuvent pas aller aussi vite que vous le supposez. Croyez qu’en fait de choses pareilles, rien ne sera négligé… Nous allons vous renvoyer aussi Picard et un ou deux de vos collègues… Il n’est pas possible que la garde nationale n’intervienne pas. Si elle ne le fait pas, nous le ferons…

Thiers à Vinoy et à Ministre de la guerre, à Paris : « Soyez tranquilles quant au renfort ; deux colonnes vous arrivent… Ne les jetez pas dans le sein de la population, établissez-les à l’École Militaire, au Champ de Mars, aux Invalides, dans les Tuileries bien fermées… En réoccupant successivement avec les anciennes troupes les postes abandonnés, on reprendra Paris peu à peu. J’approuve la manière d’opérer de Vinoy, consistant à ne pas éparpiller les troupes et à ne pas brusquer l’emploi de la force… Les tapageurs vont se diviser, se fatiguer, et pendant ce temps nos renforts arriveront… »