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journal de la commune

Thiers à Vinoy : « Il faut que Jules Favre s’entende avec Bismarck pour que les États-majors allemands ne mettent aucun obstacle au passage le plus rapide de nos troupes sur les territoires encore occupés par eux. Toutes ces troupes emportent 90 cartouches par homme et 3 jours de vivres. Prévenez à toutes les gares, et faites-les occuper vigoureusement par de bons bataillons de la garde nationale… »

Guerre Bordeaux à Guerre Paris : « Maintenez vos régiments de gendarmerie, quels que soient les ordres généraux que vous recevrez… Ne rendez pas leurs fusils aux marins de l’amiral. »

Thiers à Guerre, Paris : « Veillez bien à la réception des troupes, assurez-vous de leur esprit. Traitez-les le mieux possible, quoi qu’il en doive coûter. Établissez-les de manière à laisser ensemble des brigades… Reléguez dans les forts les troupes qui vous sembleront avoir besoin d’être enfermées… Faites avec les Prussiens les marchés de fusils dont vous me parlez, mais veillez à leur qualité et à leur prix. Ne livrons pas encore bataille. Chaque jour qui s’écoule est pour nous et contre eux… »

Jules Ferry à Jules Simon : « La tranquillité matérielle est toujours maintenue ici sans difficultés, grâce à un laisser-aller complet que nous impose la nécessité… La garde nationale n’est plus qu’un immense désordre. Elle a, depuis la démission de Clément Thomas, cessé de former un corps. Une partie des bataillons, la minorité sans doute, obéit à un comité occulte qui ne paraît pas avoir d’autre but que de rassembler fusils, canons et munitions. Belleville et Montmartre sont occupés militairement par la garde nationale qui obéit au comité. Un bon général pourrait reprendre en main les bons éléments… D’Aurelles est arrivé… c’est un grand point… »

Jules Simon à Jules Ferry : « Certes, il y a urgence mais nous avons aussi nos difficultés… »

Thiers à Jules Favre : « Obtenez l’évacuation de Versailles. L’Assemblée ne voulait pas revenir à Paris. Elle ne le veut pas encore. Mais elle ira — s’il le faut — à Versailles, tout en préférant Fontainebleau. Nous ne pouvons pas nous séparer d’elle sans de grands périls pour elle et pour nous… Lorsque les événements seront plus clairs, nous la ferons partir et nous la suivrons… »