sa lâcheté et à son ignominie ? Quoi, il serait vrai, M. Jules Favre ?
« Je puis affirmer que M. le Chancelier d’Allemagne, quand il est venu à Francfort était inquiet lui-même des éventualités… Quels que fussent notre désir et notre effort, il ne nous a pas été possible de secouer la lourde chaîne que l’insurrection de Paris fait peser sur nous. La France doit le savoir : c’est aux criminels qui ont usurpé le pouvoir à Paris pour y donner le spectacle de l’assouvissement des plus détestables passions (Très bien ! ) qu’incombe la responsabilité de la prolongation et des aggravations des douleurs de la patrie. (Formidables applaudissements). Il était impossible en effet de méconnaître que par cette insurrection la situation de l’Allemagne était devenue difficile. L’Allemagne était obligée de prolonger son occupation, ses dépenses, l’éloignement de son armée.
« Quoique nous fussions parvenus à écarter de l’esprit de M. de Bismarck tout doute sur nos intentions… »
— Allons donc, est-ce que M. de Bismarck a jamais douté de votre lâcheté et de votre vilenie !
« Il ne nous a pas été possible de refuser à la Prusse une prolongation de son occupation correspondant au rétablissement de l’ordre en France. C’est là Messieurs, le triste, le douloureux tribut que nous payons à ces agitations civiles que nous n’avons pas pu désarmer par la raison. Mais nous en triomphons par la force. Car cette fois la force est la franchise du droit et nous ne reculerons devant aucune de ses nécessités ! (Applaudissements et trépignements).
« Le traité préliminaire a donc été converti en traité définitif. En voici la teneur… »
En présentant son traité à la ratification de l’Assemblée souveraine, maître Favre plaide les circonstances atténuantes : Le traité est notablement aggravé depuis les préliminaires comme vous allez voir, M. de Bismarck a encore exagéré ses prétentions qui ont pour nous force de loi. C’est la faute de l’insurrection. Paris nous coûte autant qu’une autre bataille perdue. Voyant que notre armée se dépense en efforts contre la garde nationale, M. de Bismarck doute de notre force, et par conséquent ce pauvre chance-