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Page:Reclus - Les Primitifs.djvu/100

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les inoïts occidentaux.

ralité, mais qu’on n’expliquait guère ? Le sigisbé est un « lévir », sa fonction est une survivance des antiques « fréries » polyandriques, dont les traces sont reconnaissables chez d’autres Esquimaux, et qu’on étudie sur le vif à Ladak, au Tibet, au Malabar, et en plusieurs autres cantons restés en dehors des grandes voies de communication internationale.


Dans ces conditions matrimoniales, les querelles ne sauraient être fréquentes. Cependant les accouchements difficiles sont regardés comme le châtiment d’une conduite par trop irrégulière. Les maris d’Aléoutie, bonasses à souhait, n’ont pas si mauvais goût que leurs voisins Korjaks, lesquels obligent, dit-on, leurs femmes à se faire plus laides et plus sales que nature[1], afin d’effaroucher les désirs illégitimes. Vertu si cher achetée, vertu obtenue au prix du dégoût, serait-ce de la vertu ?

Veufs et veuves se claquemurent dans l’obscurité pendant une quarantaine de jours. La veuve, deuil durant, est considérée comme impure, et renfermée dans une cabane particulière, où les aliments lui sont passés, réduits en minces fragments, car elle ne doit rien toucher de la main nue[2]. On redoute évidemment que, par son intermédiaire, la mort n’ait prise sur les vivants. Le polygame lègue un deuil plus sévère à celle de ses épouses qui a vécu le plus longuement avec lui, à celle surtout près de laquelle il vient à mourir.

Nous préférerions nous en tenir là, mais le souci de la vérité nous contraint d’ajouter que ces primitifs poussent

  1. Kraschenikof.
  2. Venjaminof.