Page:Recueil de l'Académie des jeux floraux - 1849.djvu/44

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Vous nous appartenez, ô merveilleux rivages,
Arbres géants, vastes abris ;
Lianes dans vos nœuds mariant les feuillages
Pleins de fleurs et de colibris.

A nous tous vos parfums et vos fraîches haleines,
A nous l’ombre des lataniers,
Et vos fleuves si grands, et vos immenses plaines,
Et vos doux fruits de bananiers.

Oui, tout nous appartient, horreurs pleines de charmes,
Mystères pleins de profondeurs,
Nuits ruisselant de feux, aurores tout en larmes,
Soleils couronnés de’ splendeurs.

Nous avons tout conquis jusqu’à votre silence ;
Jusqu’à ces bruits non entendus,
Quand tremble votre sol, quand l’ouragan s’élance
Dans les éléments éperdus.

Le poëte à qui Dieu dit le nom des étoiles
Et fait entendre leurs accords,
De vos chastes beautés a soulevé les voiles,
A révélé tous les trésors.

Il nous a rapporté vos richesses sans nombre ?
Mais le sort longtemps l’éprouva ;
L’exil et le malheur lui firent le ciel sombre,
Quand son astre enfin se leva.