Il entra dans le siècle ainsi que Bonaparte,
En vainqueur grave et soucieux ;
Tous les deux de la terre ils méditaient la carte,
Mais l’un regardait plus les cieux.
Le poëte voulait, en les rouvrant au monde,
Régénérer l’esprit humain ;
Il voulait refouler le cataclysme immonde
Qui débordait par tout chemin.
Et des sommets de l’art cherchant le saint refuge,
Où Dieu de tout temps l’appela,
Il laissa son esprit Botter sur le Déluge,
Puis son cœur conçut Atala.
Et du sein paternel la colombe envolée
Lui rapporta l’olivier vert ;
La terre relevait sa tête consolée,
L’Ararat s’était découvert.
Alors, tout rayonnant de l’antique croyance,
Il jeta, dans la nue en feu,
L’arc-en-ciel du génie, en signe d’alliance,
Pour relier l’homme avec Dieu.
Et les peuplée émus, devant ces grands spectacles,
Longtemps restèrent éblouis :
L’art ne rendit jamais plus d’éclatants oracles,
Dans des accents plus inouïs.
Page:Recueil de l'Académie des jeux floraux - 1849.djvu/45
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée