Aller au contenu

Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/436

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

RAPPORT SUR BRÉANT, SA VIE ET SES ŒUVRES

PAR M. MALBRANCHE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ (SECTION DE BERNAY)


PREMIÈRE PARTIE

MESSIEURS,

Le 9 avril 1766, l’Académie de Rouen admettait au nombre de ses membres en qualité d’associé adjoint l’un de nos compatriotes et quelques mois plus tard, le 18 février 1767, elle le recevait comme associé titulaire dans la classe des Belles-Lettres. L’hommage que rendait ainsi au talent de ce littérateur l’Académie de Rouen était assurément mérité, car c’était de ce même littérateur que Voltaire, écrivant à son ami le marquis de Cideville, disait : « Vous avez à votre Académie un confrère qui fait des vers pas plus longs que le petit doigt, mais quels vers ! qu’ils sont charmants et bien faits ! [1] » Or, Messieurs, ce poète dont les vers étaient ainsi appréciés par Voltaire, n’était autre que Jacques-Pierre Bréant, sur la vie et les œuvres duquel vous m’avez chargé de vous faire un rapport.

Bréant naquit à Bernay le 17 novembre 1710 et non le 10, comme l’indique par erreur l’auteur du Manuel du Bibliographe normand, qui s’en était rapporté sans doute à l’éloge prononcé devant l’Académie de Rouen, dans lequel cette

  1. Lettre de M. Lemesle, du Havre, à Haillet de Couronne, secrétaire de l’Académie de Rouen, du 17 mai 1772.