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Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/450

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ferme et sincère qui donne aux croyances religieuses une solidité inébranlable, et cela n’était pas sans mérite à une époque comme celle du XVIIIe siècle où l’encyclopédie était adoptée par certains penseurs comme nouvel évangile. Pour lui la vie présente avait un but et la vie future des craintes et des espérances. Sur le déclin de ses jours, il traçait ces vers qui résumaient en quelques lignes ses profession de foi :

Moi, je veux conserver l’espoir consolateur
De revivre à jamais au sein du créateur.
J’insiste sur ce point et ne puis me résoudre
À rentrer au néant, à périr comme un chien.
Et s’il est vrai que l’âme aille aussi se dissoudre,
L’espoir d’être immortelle est au moins un vrai bien
Dont jouit son orgueil et sans qu’elle risque rien !

À sa dernière heure, ses convictions étaient les mêmes. Voici comment s’exprimait à ce sujet son collègue et son ami, Haillet de Couronne, dans l’éloge que, suivant l’ancien usage de l’Académie, il prononça après la mort de Bréant dans la séance publique du 5 août 1772. « Bréant n’attendit pas le dernier moment pour remettre avec résignation son sort et sa vie à Dieu, il recourut à lui dès le commencement de sa maladie, lui demandant à la vérité le rétablissement de sa santé pour avoir la consolation de revoir un de ses fils, officier au régiment de Vexin, transporté depuis sept ans à la Martinique. Chaque jour il devait arriver, chaque jour il l’attendait ; mais l’heure fatale était marquée pour lui et le 15 février 1772 il cessait de vivre ! »

Son corps fut déposé dans l’église de N. D. de la Couture et inhumé en présence des clergés des deux paroisses de la ville dans la chapelle du Rosaire où il repose sans qu’aucune dalle tumulaire, sans qu’aucune inscription indique aux visiteurs le lieu de sa sépulture, modeste dans le tombeau comme il le fut pendant sa vie.

Nous venons, Messieurs, de parcourir les principaux événements de la vie de notre auteur, il nous reste, Messieurs, à vous entretenir