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Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/452

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affaires, mais que dans celui des lettres, la cadence des vers devait être le langage à la mode. Le Théâtre lui-même dont le but principal est la satyre des mœurs et la critique des travers de l’époque, s’empara de cet étrange engouement et l’auteur de la Métromanie mit dans la bouche de son principal personnage ces vers, qui peignent en quelques mots l’état des esprits :

Infortuné, je touche à mon cinquième lustre
Sans avoir publié rien qui me rendre illustre
On m’ignore et je rampe encore à l’âge heureux
Où Corneille et Racine étaient déjà fameux.[1]

Mais, comme nous l’avons dit, Bréant n’ambitionnait point la gloire littéraire, il écrivait pour ses amis et non pour le public, aussi, à part quelques pièces égrenées dans les nombreux volumes du Mercure de France et quelques fragments publiés par les Affiches de Normandie dans les comptes rendus des séances de l’Académie de Rouen, ses œuvres sont restées à l’état de manuscrits. Si nous pouvons aujourd’hui, Messieurs, vous en entretenir, nous le devons et nous lui en témoignons ici toute notre reconnaissance à Monsieur Deschamps, ancien magistrat à Bayeux, allié de la famille de notre auteur, qui nous a communiqué obligeamment les manuscrits qu’il possédait, et au savant archiviste de Rouen, Monsieur de Beaurepaire, qui a bien voulu mettre à notre disposition tous les documents qui se rencontrent dans les archives de l’Académie de Rouen. Ces manuscrits fidèlement transcrits par les soins et sous la surveillance éclairée de Monsieur Lerenard-Lavallée, notre zélé secrétaire, composent le volume que nous déposons sur le bureau de la Société.

En dehors des œuvres poétiques de Bréant, qui seules figurent dans ce volume, les manuscrits qui nous ont été communiqués

  1. Second acte, scène VII.