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Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/453

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comprenaient aussi quelques essais en prose destinés au théâtre et notamment, le Quadrille, cette pièce composée en collaboration avec Linant et qui fut jouée sur le théâtre de Rouen. Le sujet était une critique de ce jeu dont le nom servait de titre à la pièce et qui était fort en vogue dans les maisons de jeu du temps. Cette œuvre était une actualité qui n’offrirait plus aujourd’hui qu’un intérêt très secondaire.

Une autre pièce ayant pour titre : Crispin, homme de robe, fut assurément préparée pour un petit cercle d’amis et lue dans une de ces réunions intimes où chacun apporte son contingent d’esprit, de gaîté et d’entrain. L’idée première de cette œuvre dut germer dans le cerveau de l’auteur à quelque représentation des Fourberies de Scapin. Il y a, en effet, entre les deux pièces un grand air de famille et si l’on en juge par son langage et ses façons d’agir, le Crispin de Bréant devait être très proche parent du Scapin de Molière.

Une troisième pièce intitulée Philopatores était écrite en vers latins et cette circonstance nous a fait supposer qu’elle avait pu être composée par Bréant pendant son séjour chez les Jésuites pour une représentation de fin d’année. Vers la moitié du XVIIe, on avait adopté l’usage dans les collèges des Jésuites de clore l’année scolaire par des représentations théâtrales qui avaient le privilège d’attirer un public d’élite. Le sujet choisi était toujours moral et chrétien, il devait être traité en latin, même pour les intermèdes. Aucun personnage féminin ne devait y figurer, l’amour n’étant point le seul ressort propre à émouvoir ou à toucher sur la scène. En lisant le Philopatores de Bréant, nous y avons rencontré toutes les conditions des représentations de ce genre ; le sujet est le dénouement filial porté jusqu’au sacrifice de la vie, parmi les personnages aucun rôle féminin, la pièce est écrite en latin et, comme nous l’avons dit, Bréant était un élève distingué du collège des Jésuites, familiarisé par de fortes études avec les tournures et l’élégance de la langue latine. La supposition