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Page:Recueil de la Société d’agriculture du département de l’Eure, série 4, tome 5, 1881.djvu/463

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Si les applaudissements dont elle fut l’objet dans les séances de l’Académie, si la distinction accordée à l’auteur par ce corps savant qui l’associa à ses travaux, si enfin l’accueil que rencontrèrent dans le public les fragments imprimés dans les Recueils du temps, ne suffisaient point pour démontrer le mérite et la valeur de l’œuvre, permettez-nous, Messieurs, de reproduire en terminant une note se trouvant aux Archives de l’Académie de Rouen, qui vous fera connaître le jugement porté par notre compatriotes par ses contemporains.

« Sa qualité dominante, dit cette note, fut d’être aimable parce qu’il réunissait toutes les perfections : la douceur, l’esprit, la politesse, l’urbanité qui composent ce caractère. C’était aussi celui de son genre poétique. Ses vers, quoique faits avec le plus grand soin et même un peu de lenteur, coulaient aisément et semblaient être peu travaillés. Tous ses tours sont également fins et simples et cependant inattendus, ce qui leur donne un air original qui lui était propre. Les pensées sont légères et philosophiques, les images riantes, mais peintes avec précision. S’il n’eût été obligé de quitter la capitale pour la province, il eût atteint au plus haut degré dans le genre agréable. »

Comme vous le voyez, Messieurs, Bréant avait été apprécié par ses contemporains, et ceci est digne de remarque, car, généralement, ce n’est guère qu’après un temps plus ou moins long que justice est rendu au mérite et au talent. En tirant de l’oubli le nom de Bréant et en l’inscrivant sur la liste des hommes qui ont honoré notre cité et même notre Normandie, vous aurez, Messieurs, rendu un juste et légitime hommage à la mémoire d’un talent trop longtemps ignoré.