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aux anniversaires du jour où le travail sera devenu libre par l’émancipation. On y décernera des prix aux ouvriers les plus laborieux ; et ceux qui auront obtenu les premières récompenses auront désormais une place d’honneur dans toutes les cérémonies publiques.

Nous ne craignons pas, citoyen ministre, d’emprunter à l’antiquité ces usages simples et sacrés. Il est temps de reprendre le bien et de laisser à jamais le mal parmi les institutions qu’elle nous a léguées. La France, aujourd’hui, vient d’en donner aux nations un éternel exemple. Elle a reconquis la forme du gouvernement républicain sous laquelle la civilisation prit autrefois possession du monde, et elle repousse l'esclavage, qui jeta sur ce nom une ombre si fatale parmi les peuples anciens. Cet acte est le signe le moins équivoque de l'esprit qui préside à sa régénération. La République n’entend plus faire de distinction dans la famille humaine. Elle ne croit pas qu’il suffise, pour se glorifier d’ètre un peuple libre, de passer sous silence toute une classe d’hommes tenue hors du droit commun de l’humanité. Elle a pris au sérieux son principe ; elle répare envers ces malheureux le crime qui les enleva jadis à leurs parents, à leur pays natal, en leur donnant pour patrie la France, et pour héritage tous les droits du citoyen français ; par là, elle témoigne assez hautement qu’elle n’exclut personne de son immortelle devise :

Liberté, Égalité, Fraternité.


Le sous-secrétaire d’État, président de la commission,
V. Schœlcher.


Le secrétaire de la commission,
H. Wallon..






RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

Liberté, Égalité, Fraternité.


Nous, Comissaire général de la République, à la Guadeloupe et dépendances,

En vertu des pouvoirs qui nous ont été délégués par le Gouvernement provisoire de la République ;