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PRÆFATIO.


voir la pousser jusqu’au regne de François I, si celui qui tient nos jours dans sa main, ne les abrége pas.

Il ne nous manquoit plus pour voir notre confiance égaler notre courage, que d’être éclairés par des lumières supérieures aux nôtres sur le choix de la méthode que nous devions suivre. Graces à la protection dont Monseigneur le Chancelier honore l’Ouvrage et les Auteurs, nous avons eu à cet égard plus de secours qu’il ne nous étoit permis de l’esperer. Ce premier Magistrat du Roïaume nous a fait l’honneur de nous appeller chez lui, et a bien voulu former une Assemblée de Savans pour l’examen de notre projet. C’est dans ces doctes Conférences qu’après avoir discuté en sa présence les différentes vues qui ont été proposées, on s’est arrêté, ou par son inspiration, ou par son choix, à celles qui nous ont dirigés dans le nouveau plan que nous suivons.

Les Savans sont partagés sur l’usage qu’on doit faire des Chroniques qui ne répétent que ce qui se trouve en d’autres Chroniques plus anciennes : les uns voudraient qu’on les donnât toutes entieres : d’autres soutiennent au contraire qu’il n’en faut prendre que ce en quoi elles différent. Ce sentiment est sans doute le meilleur, et c’est aussi celui que nous suivons : car pourquoi donner au Public des Piéces qui n’apprennent rien de nouveau, et qui ne font que grossir le Volume ? Les Annales, par exemple, qu’on attribue à Eginhard, ne font dans les commencemens que copier celles de Loisel : les Annales de S. Bertin copient aussi celles de Loisel et celles d’Eginhard. Il suffit d’imprimer les Annales de Loisel, et de marquer au bas des pages les différentes leçons qui se rencontrent dans les autres. Nous aurions souhaité faire la même chose pour l’Historia Epitomata, qui n’est qu’un