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prospectus-spécimen

saint Louis et de ses successeurs jusqu’à la mort de Charles le Bel, en 1328. Trois volumes de cette série (tomes XX, XXI et XXII) ont été publiés ; le quatrième (tome XXIII) est sous presse.

Pour suivre exactement le plan qui vient d’être indiqué, il a fallu morceler les chroniques qui embrassent une période un peu étendue. Cet inconvénient, dont les Bénédictins s’étaient parfaitement rendu compte, est compensé par des avantages dont M. d’Arbois de Jubainville, l’un des juges les plus compétents en pareille matière, a bien fait ressortir l’importance. Laissons parler l’auteur de l’Histoire des ducs et des comtes de Champagne :

« Le but, dit-il, que s’est proposé dom Bouquet a été de rendre le plus rapide et le plus commode possible le travail de celui qui veut réunir tous les textes historiques de quelque valeur relatifs à un fait ou à un personnage. Il a, mieux que personne, atteint ce résultat par sa division en périodes, par les admirables tables qu’il a jointes à ses volumes et par les notices qui précèdent chaque volume. Voulez-vous étudier un fait quelconque de notre histoire depuis les temps les plus anciens jusqu’au XIVe siècle ? Vous avez au plus cinq volumes et souvent un seul à consulter. Dans chaque volume, une table vous renvoie à tous les textes relatifs à cet événement, vous en donne la date probable, et, en tête du volume, vous trouvez des notices qui vous renseignent sur le degré de confiance que méritent les auteurs auxquels appartiennent les textes cités. Ce travail est l’œuvre d’un instant, n’exige aucune étude, aucune connaissance préalable ; l’érudit le plus novice le fera parfaitement. »

Avec de tels avantages, le Recueil de nos historiens devait conserver la réputation qu’il avait universellement obtenue dès le milieu du XVIIIe siècle. On a beau mettre en lumière des textes nouveaux, et publier en France, en Allemagne et en Angleterre des éditions plus correctes et plus complètes de différentes chroniques : la collection à laquelle dom Bouquet a laissé son nom est restée la base de notre histoire nationale. Elle rend des services journaliers à tous ceux qui étudient les annales, les institutions et les antiquités de la France antérieurement au XIVe siècle. Elle en rendrait encore beaucoup plus si les exemplaires n’en étaient pas devenus fort rares et d’un prix inabordable, non-seulement à la plupart des particuliers, mais encore à un grand nombre d’établissements publics.

Encouragé par l’accueil fait à la réimpression des Acta sanctorum et à celle des premiers volumes de l’Histoire littéraire de la France, nous avons conçu le projet de donner une nouvelle édition du Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Cette vaste entreprise, dont la direction est confiée à M. Léopold Delisle, a été approuvée par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, qui a reconnu, après une mûre délibération, combien il était utile de répandre un recueil aussi précieux pour la connaissance de notre histoire.

Il était indispensable de reproduire avec la plus rigoureuse exactitude l’édition originale. Nous nous proposons donc de réimprimer chaque volume de la collection non-seulement page pour page, mais ligne pour ligne. De cette façon, les tables n’auront pas besoin d’être remaniées, et les citations faites d’après la première édition pourront toujours se vérifier sans aucun tâtonnement dans la seconde.