Aller au contenu

Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome1.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxiij
PRÆFATIO.


les autres, après avoir souffert toutes sortes de tourmens. Quand on eut appris que Labienus étoit venu camper auprès de Paris, aussi-tôt les Cités voisines assemblerent leurs troupes, et en donnerent le commandement à Camulogenus Aulerque. Lorsqu’il arrivoit une affaire de la derniere conséquence qui demandât qu’on la fît savoir à toutes les Cités des Gaules, ils la publioient dans les champs et dans les cantons en criant de toute leur force : et la nouvelle se communiquoit ainsi des uns aux autres. César observe que par ce moien ce qui s’étoit passé à Orléans au lever du soleil fut sçu dans l’Auvergne avant neuf heures du soir, quoiqu’il y eût plus de cinquante lieuës de distance.

Quand il s’agissoit des affaires générales de toute la Gaule, on indiquoit une assemblée générale pour un certain jour, à laquelle toutes les Cités étoient obligées d’envoier leurs Députés. C’étoient ordinairement les Eduens, qui comme étant la faction principale, et celle qui avoit le plus d’autorité, convoquoient l’assemblée, et en indiquoient le jour et le lieu. Chacun s’obligeoit par serment à garder le secret, et à ne reveler ce qui s’étoit passé dans l’assemblée qu’à ceux à qui on étoit convenu de le dire. Ceux qui y manquoient, étoient punis très-sévèrement. Vercingetorix Auvergnat s’étant fait déclarer Roi par une poignée de gueux et de bandis qu’il avoit ramassés dans la campagne, fit soulever un grand nombre de Cités, qui d’un commun consentement lui déférerent le commandement. Les Eduens quelque tems après quittèrent aussi le parti de César : et ils firent prier Vercingetorix de venir les trouver pour prendre ensemble les mesures nécessaires pour soutenir la guerre.