Le faict, le defaict, sus ! J’ey chault,
J’ey froid. Est il pas bien appris
En efect ? Nous avrons le pris
De badinage, somme toute.
Nous aurons plus loin l’occasion de citer divers passages de nos sotties qui font, croyons-nous, allusion à ces culbutes. Aussi bien les anciens auteurs de farces jouent-ils fréquemment sur les mots sot et saut[1]. Jehan Du Pont-Alais lui-même, le plus célèbre acteur du XVIe siècle[2], ne croyait pas indigne de lui d’exécuter des sauts sur la scène. L’auteur anonyme des Satyres chrestiennes de la cuisine papale[3], qui parle plusieurs fois des comédiens renommés de son temps, le dit en termes formels :
Çà, maistre Jehan Du Pont Alais,
Un saut à la mode ionique !
Quand des acteurs exercés, basochiens ou joueurs de farces de profession, représentaient les mystères, même les plus graves, ils les faisaient ordinairement précéder d’une sottie. À Paris, les confrères de la Passion s’entendirent avec les sots, qui prêtèrent leur concours aux représentations données à l’Hôpital de la Trinité, puis à l’Hôtel de Flandres et enfin à l’Hôtel de Bourgogne, et