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L’ART DE MICHELET DANS SON ŒUVRE HISTORIQUE

créature rabelaisienne tint pourtant du porc et du singe » (vin, 153) (1).

Même insistance pour l’abcès : « Cette énorme apostume, cette suppuration souterraine des bas-fonds ecclésiastiques… » (xv, HO). — Le cancer (vii, 372 ; ix, 176 [deux exemples]). — Enfin, la mort, le thème du dessèchement, de l’os dépouillé de sa substance : « Maximilien Sforza, rançonné, épuisé, tordu jusqu’à la dernière goutte, était fini, ne rendait plus » (vii, 356) (2).

L’idée de pourriture et de décomposition amène fatalement celle d’ordure. Michelet, bien loin de l’éviter, la recherche : « Quand la pourriture des Jésuites fut arrivée au degré de décomposition dernière, quand on purifia l’atmosphère, ce fut la gloire de Choiseul » (xvi, 128). — Et plus loin, le même Choiseul « fait avec Terray comme un homme qui, ayant encombré la place d’ordures, crie haro sur le balayeur » (xvi, 158). — Certains personnages ont le don d’exciter à cet égard la verve de l’historien : Dubois, « cette ordure romaine, par les canaux, fentes et fissures que fit partout sous terre une main astucieuse, filtra, souilla, infecta toute la politique du temps » (xiv, 320) (3).

(1) Au même ordre d’idées appartient la comparaison du « ventre profond » (la Russie) (xvi, 115). — Cf. : Augsbourg, la’matrone aux grossesses répétées » (viii, 48).

(2) Cf. xi, 211 ; xiii, 26.

(3) Cf. : « Les sales amours des Valois, les égouts de son frère Henri (III) » (ix, 326).