Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/139

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LISETTE.

Quoi ! Tu ne connois pas madame Bertrand, la tante de ma maîtresse ?

MERLIN.

Si fait vraiment, je ne connois autre ; je ne l’avois pas bien envisagée.

LISETTE.

C’est une femme fort à son aise, qui a de bonnes rentes sur la Ville, des maisons à Paris. Lucile est fort bien apparentée, au moins.

MERLIN.

Oui, mais elle n’en est pas plus riche.

LISETTE.

Il ne faut désespérer de rien ; cela peut venir. S’il lui mouroit trois oncles, deux tantes, trois couples de cousins germains, deux paires de neveux et autant de nièces, elle se trouveroit une fort grosse héritière.

MERLIN.

Comment diable ! Mais sais-tu bien qu’en temps de peste, cette fille-là pourroit devenir un très gros parti ?

LISETTE.

Le parti n’est pas mauvais dès à présent ; et la beauté…

MERLIN.

Tu as raison, sa beauté lui tient lieu de tout, et mon maître est absolument déterminé à l’épouser.