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Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/141

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MERLIN.

Et c’est toi qui l’as élevée ?

LISETTE.

Parle donc, maraud ; que veux-tu dire ?

MERLIN.

Tiens, veux-tu que je te parle franchement ? Cette alliance ne me plaît point du tout ; et je ne prévois pas que nous y trouvions notre compte ni I’un ni l’autre. Clitandre fait de la dépense, parce qu’il est amoureux : l’amour rend libéral ; le mariage corrige l’amour. Si mon maître devenoit avare, où en serions nous ?

LISETTE.

Il est d’un naturel trop prodigue pour devenir jamais trop économe. A-t-il donné de bons ordres pour le régal d’aujourd’hui ?

MERLIN.

Je t’en réponds. Trois garçons de la Guerbois viennent d’arriver avec tout leur attirail de cuisine ; Camel, le fameux Camel, marchoit à leur tête. L’illustre Forel a envoyé six douzaines de bouteilles de vin de Champagne comme il n’y en a point : il l’a fait lui-même.

LISETTE.

Tant mieux ; j’aime la bonne chère.


Scène III

Clitandre, Merlin, Lisette.