Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/146

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bougé de chez lui ; et, au pis aller, ce sera lui qui aura eu tort de voyager.

CLITANDRE.

Que tu parles aujourd’hui de bon sens, mon pauvre Merlin !

MERLIN.

Entre nous, ce n’est pas un grand génie que monsieur votre père ; je l’ai mené autrefois par le nez, comme vous savez ; je lui fais accroire ce que je veux : et quand il reviendroit présentement, je me sens encore assez de vigueur pour vous tirer des affaires les plus épineuses. Allons, monsieur, grande chère et bon feu ; le courage me revient. Combien serez-vous à table aujourd’hui ?

CLITANDRE.

Cinq ou six.

MERLIN.

Et votre bon ami le Marquis, soi-disant tel, qui vous aide à manger si généreusement votre bien, et qui n’est qu’un fat au bout du compte, y sera-t-il ?

CLITANDRE.

Il me l’a promis.