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Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/150

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jument arabe que je mets ordinairement à ma chaise ; il n’y a pas deux meilleurs animaux pour un rendez-vous de vitesse.

CLITANDRE, au Marquis

Quelle affaire si pressée ?…

LE MARQUIS.

Et un postillon… Un postillon, qui n’est pas plus gros que le poing, et qui va comme le vent. Si nous n’avions pas, nous autres, de ces voitures volantes-là, nous manquerions ln moitié de nos occasions.

LUCILE.

Et depuis quand, monsieur le Marquis, vous mêlez- vous d’aller à Versailles ? Il me semble que vous faites ordinairement votre cour à Paris.

LE MARQUIS, à Clitandre

Hé bien, qu’est-ce, mon cher ? Te voilà au comble des plaisirs ; tu vas nager dans les délices : tu sais l’intérêt que je prends à tout ce qui te touche. Quelle félicité, lorsque deux cœurs bien épris approchent du moment attendu… là, qu’on se voit à la queue du roman.

Il chante

Sangaride, ce jour est un grand jour pour vous.

CLITANDRE.

Je ressens mon bonheur dans toute son étendue. Mais, dis-moi, je te prie, as-tu passé, comme tu m’avois promis, chez ce joaillier, pour ces diamants ?

LE MARQUIS, à Cidalise

Et vous, la belle cousine, qu’est-ce ? Le cœur ne vous