Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/151

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en dit-il point ? Il faut que l’exemple vous encourage. Ne voulez-vous point, en vous mariant, payer vos dettes à l’amour et à la nature ? Fi ! Que cela est vilain d’être une grande inutile dans le monde !

CIDALISE.

L’état de fille ne m’a point encore ennuyée.

LE MARQUIS.

Ce sera quand il vous plaira, au moins, que nous ferons quelque marché de cœur ensemble : je suis fait pour les dames ; et les dames, sans vanité, sont aussi faites pour moi. Je veux être déshonoré, si je ne vous trouve fort à mon g é : je me sens même de la disposition à vous aimer un jour à l’adoration, à la fureur ; mais point de mariage au moins, point de mariage ; j’aime les amours sans conséquence : vous m’entendez bien ?

LISETTE.

Vraiment, ce discours-là est assez clair ; il n’a pas besoin de commentaire. Quoi ! Monsieur le Marquis…

LE MARQUIS, à Clitandre

Il n’est pas connoissable depuis qu’il me hante, ce petit homme. Il est vrai que je n’ai pas mon pareil pour débourgeoiser un enfant de famille, le mettre dans le monde, le pousser dans le jeu, lui donner le bon goût pour les habits, les meubles, les équipages. Je le mène un peu raide ; mais ces petits messieurs-là ne sont-ils pas trop heureux qu’on leur inspire les