Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/162

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GÉRONTE.

Et tu dis qu’il a été d’une si bonne conduite !

MERLIN.

Oui, monsieur ; c’est un effet de sa bonne conduite de devoir cet argent-là.

GÉRONTE.

Comment ! Emprunter deux mille écus d’un usurier ! Car je vois bien, à la mine, que monsieur est du métier.

MONSIEUR ANDRÉ, à Géronte

Oui, monsieur ; et je vous crois aussi de la profession.

MERLIN, à part

Comme les honnêtes gens se connoissent !

GÉRONTE, à Merlin

Tu appelles cela l’effet d’une bonne conduite ?

MERLIN, bas, à Géronte

Paix, ne dites mot. Quand vous saurez le fond de cette affaire-là, vous serez charmé de monsieur votre fils ; il a acheté une maison de dix mille écus.

GÉRONTE.

Une maison de dix mille écus !

MERLIN, bas, à Géronte

Qui en vaut plus de quinze ; et comme il n’avoit que vingt-quatre mille francs d’argent comptant, pour ne pas manquer un si bon marché, il a emprunté les deux mille écus en question de l’honnête fripon que vous voyez. Vous n’êtes plus si fâché que vous étiez, je gage ?