Est tout-à-fait malsain : je dois même vous dire
Que vous ferez fort mal d’y demeurer longtemps,
Et qu’il est dangereux et mortel aux passants.
Hélas ! Rien n’est plus vrai : depuis que j’y respire,
Je languis nuit et jour dans un cruel martyre.
Que l’on me donne à moi toujours du même vin
Que celui que notre hôte a percé ce matin,
Et je défie ici toux, fièvre, apoplexie,
De pouvoir, de cent ans, attenter à ma vie.
On ne croira jamais qu’avec tant de beauté,
Et cet air si fleuri, vous manquiez de santé.
Qu’elle se porte bien, ou qu’elle soit malade,
Cherchez un autre lieu pour votre promenade.
Cet objet que le ciel a pris soin de parer,
Cette vue où mon œil se plaît à s’égarer,
Enchante mes regards ; et jamais la nature
N’étala ses attraits avec tant de parure.
Mon cœur est amoureux de ce qu’on voit ici.
Oui, le pays est beau, chacun en parle ainsi :
Mais vous emploieriez mieux la fin de la journée :
Votre chaise à présent doit être accommodée ;
Votre présence ici ne fait aucun besoin :
Partez ; vous devriez être déjà bien loin.