Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/426

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Ménechme

Ah ! Nous y voilà donc encore une autre fois !

Araminte

Tu me quittes, perfide, ingrat, cœur infidèle !
Tu te fais un plaisir de ma peine cruelle !
Tu me vois expirante et cédant à mon sort,
Sans donner seulement une larme à ma mort !

Elle tombe sur Finette.

Ménechme

Cette femme est sur moi rudement endiablée !
Il faut assurément qu’on l’ait ensorcelée.
Faudra-t-il que toujours je sois dans l’embarras
De voir une furie attachée à mes pas ?

Finette

A Ménechme.

Vous, qui pour nous jadis eûtes tant de tendresse,
Verrez-vous dans mes bras expirer ma maîtresse ?
Cette pauvre innocente a-t-elle mérité
Qu’on payât son amour de tant de cruauté ?

Ménechme

Qu’elle expire en tes bras, que le diable l’emporte,
Et te puisse avec elle entraîner, que m’importe ?
Déjà, pour mon repos, il devroit l’avoir fait.

Araminte

Perfide ! Je me veux venger de ton forfait.
J’ai ta promesse en main ; voilà ta signature :
Je puis, par ce témoin, confondre l’imposture.

Démophon prend la promesse.

Ménechme

A Démophon.

Elle est folle à tel point qu’on ne peut l’exprimer :