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Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/437

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C’est lui qui, pour un legs, vient d’arriver ici :
C’est moi qu’on a cru mort, et qui m’en suis saisi :
C’est moi qui, dans l’ardeur d’une feinte tendresse,

Montrant Araminte.

À madame autrefois ai fait une promesse ;
Et c’est moi qui, depuis, brûlant des plus beaux feux,
À l’aimable Isabelle ai porté tous mes voeux.

Ménechme

Vous m’avez donc trahi, vous, monsieur le notaire ?

Robertin

Je n’ai rien fait de mal dans toute cette affaire,
Et j’ai du testateur suivi l’intention.
Il laisse à son neveu cette succession :
Monsieur l’est comme vous ; vous n’avez rien à dire.

Le Chevalier

Aux arrêts du destin, mon frère, il faut souscrire.
Mais vous aurez bientôt tout lieu d’être content,
Pourvu que, sans éclat, vous vouliez à l’instant,
En épousant madame, acquitter ma parole.

Ménechme

Comment donc ! Voulez-vous que j’épouse une folle ?

Araminte

Au Chevalier.

Et de quel droit, monsieur, me faites-vous la loi ?
Je vous trouve plaisant de disposer de moi !

Le Chevalier

A Ménechme et à Araminte.

Suivez tous deux l’avis d’un homme qui vous aime.
Vous vouliez m’épouser, c’est un autre moi-même.
Et, pour vous faire voir quelle est mon amitié,
De la succession recevez la moitié :