Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/77

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Un grand roi comme vous, au milieu de sa cour,
Voudroit-il s’abaisser à cet excès d’amour ?
Que diroit, s’il vous plaît, tout votre aréopage ?

agélas.

Pour me déterminer j’attends peu son suffrage.
Oui, belle Criséis, je sens pour vous un feu
Dont je fais avec joie un éclatant aveu.
Mais un cœur bien épris veut être aimé de même.
Vous ne répondez rien.

criséis.

Vous ne répondez rien.Ma surprise est extrême,
D’entendre cet aveu de la bouche d’un roi :
Mon silence, seigneur, répond assez pour moi.

agélas.

Ce silence douteux à trop de maux m’expose.

(à Démocrite.)

Vous, qui voyez le rang que l’amour lui propose,
Secondez mes désirs, parlez en ma faveur.

démocrite.

Moi, seigneur ?